Préambule

Plus que toute autre science, l’astronomie offre à l’imagination les domaines les plus vastes dans le temps et l’espace, tout en proposant des spectacles d’une grande beauté. L’intérêt des jeunes comme du public adulte se porte naturellement sur les découvertes récentes relatives à l’univers et il s’accompagne souvent de questions qui alimentent leur curiosité d’en savoir plus sur l’univers.
Les observations astronomiques ne sont pas effectuées exclusivement par des observatoires professionnels, mais aussi par des astronomes amateurs. Le XX e siècle a connu la plus grande partie des découvertes en astronomie et la presque quasi-totalité de ses découvertes ont été faites par des professionnels. Mais en ce début du XXIe siècle, grâce notamment à la démocratisation des instruments d'observation que ce soit des télescopes de petit ou moyen diamètre à un coût abordable ou à des caméras CCD ou CMOS de plus en plus performantes, mais aussi grâce à l'explosion technologique dans le domaine de l'informatique, la professionnalisation... de l'astronomie a changé. Ceci a permis aux amateurs de fortifier leur contribution aux découvertes dont la plus récente celle de la comète interstellaire 2I/Borisov observée le 30 août 2019 par un astronome amateur russe via son télescope de 0,65 mètre qu'il a construit lui-même.
Pendant longtemps, des astronomes amateurs dévoués ont découvert des comètes, recherché des supernovæ dans les galaxies et organisé des campagnes de surveillance d'étoiles variables. Plus récemment, un réseau mondial d'amateurs a consacré plusieurs milliers de nuits d'observation à la confirmation des exoplanètes candidates à l'appui de missions telles que le Transiting Exoplanet Survey Satellite (TESS) de la NASA. Toute une génération d'astronomes amateurs bien outillés mettent aujourd'hui partout dans le monde leurs contributions aux travaux des professionnels, notamment par la participation à de nombreux travaux de recherche consacrés aux exoplanètes ou aux étoiles variables. Depuis une vingtaine d'années, la collaboration entre professionnels et amateurs est bien intégrée et se concrétise maintenant dans des ateliers, journées spécialisées ou festivals comme celui-ci.
Dans son plan stratégique 2020-2030, l'Union Internationale de l'astronomie encourage toutes les initiatives de promouvoir des collaborations de recherche avec la communauté amateurs et principalement les plus actifs. D'autres ateliers sont également envisagés, dans la continuité de Bruxelles 2019, et le programme de l'IAU "Meet the Astronomer", dans lequel des professionnels donnent des conférences à des sociétés amateurs, sera davantage promu. Dans un premier temps, l'IAU a collecté une base de données des principales sociétés, associations et groupes amateurs dans différents pays, et une enquête sera menée, leur demandant leurs points de vue sur la meilleure façon dont les amateurs peuvent s'engager avec la communauté professionnelle de l'IAU. Cette enquête est un prélude à l'encouragement de futures collaborations de recherche entre professionnels et amateurs.
Après deux années de rupture causée par la pandémie covid-19, le Festival d’Astronomie de Marrakech revient en scène par une édition spéciale dédiée à la coopération Professionnels Amateurs de l’astronomie. L’association 3AM soutenue par ses partenaires rendra hommage aux amateurs de l’astronomie. Elle propose un programme varié et riche en activités éducatives. Une autre particularité de cette édition est la période choisie qui colle bien avec celle fixée par l’IAU pour fêter les femmes en Astronomie. La diversification des activités du programme connaîtra donc l’intégration d’une journée dédiée aux femmes qui ont marqué l’astronomie en Afrique, elle donnera aussi une importance toute particulière à l’utilisation du virtuel pour l’animation astronomique grâce à des démonstrations des manipulations des télescopes à distance (en live remote).
Il est à signaler que le 18 Mars, une conférence sera animée par le professeur Michel Mayor prix Nobel de Physique de 2020 pour la découverte de la première exoplanète. Il est invité par l’Université Cadi Ayyad dans le cadre des tribunes de Marrakech.